1. |
Tomber
04:15
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Quand il ne reste plus rien quelques traces éparses
Quand le vent porte le sel et que l’odeur s’efface
Quand on s’accroche comme une cloche à un vieux clou rouillé
Quand tout l'été s'effiloche que l’hiver sort son nez
Alors il ne reste plus qu’à se laisser gentiment... Tomber
Quand le temps file et que rien ne l’attrape
Quand la douleur s’immisce dans le cœur et le happe
Quand le regret devient jaune que l’amertume s'y colle
Quand tout l’esprit se détrône que la parole s’envole
Alors il ne reste plus qu’à se laisser gentiment... Tomber
Ça va la vie la vie ça va vas y vis la vis la ta vie
vis tes envies c'est mon avis vivra verra tu sera ravi
vis la ta vie sans un souci six sous suffisent pour vivre ici
une seule devise vise les rires visses ton sourire dévisse les vices
chante la vie la vie t'invente invite vite tes tas d'amis
dérive et vire va vers tes rêves chavire vers le charivari
vas y mollo méli-mélo trémolo à tire larigot
vas y tout doux prends des détours
au jeu d'l'amour fais l'troubadour
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2. |
Demain
05:40
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J’ai aimé chacune des parcelles de ton corps
J’ai bu jusqu'à la lie chaque soubresaut de tes rires
J’ai inventé mille rêves dans le nuage de tes yeux
J'ai oublié que ce n’était qu’une trêve, un mirage pour deux
Puisque demain…
J’ai goutté à la pluie que dessinent tes boucles
j’ai craché à la nuit comme un jure à l’infini
J'ai oublié que demain… mais demain c’est si loin
Quand tu enfouis ton désir
quand tu souffles sur ma peau Ederlezi
quand tu ris à ma sagesse y décelant mon ivresse
j’oublie que le temps ne nous laisse...
Quand dans tes bras de marin tu m’enlaces et me serres
Quand nos doigts glissent sur les mêmes refrains
Quand nos lèvres frémissent
j’oublie que le temps ne nous laisse
plus que demain… et demain me semble si loin
Et l’écho de nos nuits qui résonnent encore
Tes pores collé à ma peau qui s’accordent et on
Fait frissonner les lamelles du temps
Pourtant le temps passe pas à pas
Et j’oublie ta peau et j’oublie ton dos
Et je joue à faire danser les foules
et me déjoue des jours qui s’écoulent
Je m’invite en Bretagne dans la pierre des palabres
Au café de la pente je charme et je nargue
La montagne défiante et ce désert qui te hante
J’écoute les fantômes des confréries oubliées
Ils s’étirent en épées ornent les cheminées
Dans une chapelle saccagée je suis femme templier
Et je cours sur terre pour oublier l’écho
Je cours en arrière même s’il le faut
J'y’oublie ta peau et le goût d’hier
Le Finistère me sourit il a les pieds dans l’eau
alors j’oublie les demains
j’oublie les ederlezi
Dans le creux d’autres mains
j’oublie que demain
tu reviens…
Et je cours sur terre pour oublier l’écho
Je cours en arrière même s’il le faut
J'y’oublie ta peau et le goût d’hier
Le Finistère me sourit il a les pieds dans l’eau
alors j’oublie les demains
j’oublie les ederlezi
et dans le creux d’autres mains
j’oublie que demain
tu reviens…
Tu es parti longtemps tu voguais tu filais
et depuis l'océan tes pages me défiaient
« sois heureuse et vivante c'est le terreau de notre lien
ce lien pour lequel je ne crains rien »
Dans l'été brûlant j'ai séché mes larmes
le vent de l'Orient me dévoilait ses drames
un pays sans enfance, le sale bruit des armes
pourtant des hommes y chante et font trembler mon âme
Et j'ai beau m'enfouir en toi toute entière
j'ai beau réjouir d'être à tes cotés
rien ne pourrait faire taire l'écho de là-bas
ce bleu souvenir, tendre Djudjura
Alors je pars retrouver les accents berbères
je m'en vais plonger mes yeux dans le désert
je pars à mon tour, je vais en voyage
je quitte la tour, cette fois
c'est moi qui prend le large.
kin ranni wouli ter hor
la hadjiz la houdoud
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3. |
La mémoire et le père
04:45
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Je vous ai cherché au lointain
depuis le port jusqu'aux rumeurs
traversé des pays anciens
une petite fille meurt.
J'ai creusé tant de regards
que franchit de fausses frontières
mes yeux flottaient hagards
dans la mer et ses mystères.
J'ai construit sans vous mes rêves
drôles de châteaux de sables
des fondations d'imaginaires
que me soufflaient les coquillages.
J'ai marché cinquante lunes
Ne me voyez vous pas ?
dansant sous les toits sur les dunes
comptant mes pas, à haute voix
J'ai cherché ddedans les pierres
dans les algues les cheveux d'écumes
par-dessus l'horizon les mers
votre silhouette dans la brume
qu'émergerait la fin de l'errance
en quelques gouttes même fines
venir éclabousser mon enfance
mais elles se brisent sur mes rimes
j'ai fait de la vague de lame
une voix une vie une faille
sur laquelle glisse doucement
les balbutiements d'une femme.
J'ai marché cinquante lunes
Ne me voyez vous pas ?
dansant sous les toits sur les dunes
comptant mes pas, à haute voix
Dans les silences que murmurent
les printemps sans racines
ruissellent les blessures
que votre absence en moi dessine
les nuits où je rêve de vous
séchant mes larmes de promesse
où votre épaule ou votre cou
m'aurait enseigné la tendresse.
Mais vous n’êtes qu'un fantôme
et moi son ombre translucide
à l'aube où les corps s'abandonnent
à la mémoire d'un phare de granit.
J'ai marché cinquante lunes
Ne me voyez vous pas ?
dansant sous les toits sur les dunes
comptant mes pas, à haute voix
J'ai sur la peau les cicatrices
traces de l’enfance volée
si les mânes s’évanouissent
c'est de vous avoir trop rêver
face à la mer qui se souvient
de cette nuit où vos caresses
vous firent père sans témoin
de cette fille qui vous laisse
la mélodie de l’océan
des mandragores phosphorescentes
une orpheline qui chante
dans le vent
J'ai marché cinquante lunes
Ne me voyez-vous pas ?
dansant sous les toits sur les dunes
comptant mes pas, à haute voix
J'ai marché cinquante lunes
Ne m'entendez-vous pas ?
Chantant sous les toits sur les dunes
comptant mes pas,
à haute voix.
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4. |
Soulitude
03:21
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Je suis soul
Je suis soûle
soûle d'être face à la lune alors qu'elle se cache quand je rêve
Je suis soul
saoule d’être moi alors que toi là-bas tu m'enguirlandes de plus belle
je suis soûle
soûle de bonheurs à inventer et de terreurs nocturnes à pourchasser
Je suis saoule sans le savoir, sans le faire voir, sans faire valoir
Je suis saoule à en tomber, couler sans me douter
J'ai la houle qui m'insurge et le désir qui me brûle
Peugeotez moi jusqu’à l'aube que j'en oublie ma soulitude
Soulevez moi, sous la tonnelle, sous le lit loque, soûle vous plaît.
Alla ka dougi di mangué
alla ka sini irana amina
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5. |
Des Cévennes à Vincennes
05:19
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J’ai trouvé une terre, terre de châtaigniers
Un chemin de traverse, un causse bien isolé
J’ai trouvé une place, une place en fleur
Un doux champ de terrasse où passer les heures
J’ai trouvé une pluie, une pluie d’acacia
Que percent les brebis transhument pas à pas
J’ai trouvé une chanson où le vent s’amuse
A me filer l’frisson à y être sa muse
Mais parfois je m’ennuie face à la rivière
Et j’avoue que j’envie les vies boulevardières
Je trouve une capitale loin des châtaigniers
Des épices sauvages des trottoirs bondés
Je foule les lieux qu’on foulé nos aïeux
Je vois les cimetières des arrières grands-mères
Et je goutte aux nuits blanches des façades cossues
Je cours me déhanche déambule dans les rues
Je trouve une ville et ces ciels gris
Ses métros sont des fils qui m’emmènent dans la nuit
Mais là-bas le silence, c’est un grand larsen
Face à la Seine immense je repense au Cévennes
Je retourne à ma terre, bien loin du métro
Le ciel est si clair loin des bruits d’bistrots
Je retourne à ma terre, terre de châtaigniers
Cette fois c’est clair c’est ici ma cité
Et doucement je pense à mon tendre ami
Celui qui s’élance qui va vivre à Paris
Paris je t’en prie dans un an promis
Tu me rends mon ami il revient au pays
Et doucement je chante pour tracer un fil
casser la distance des montagnes à la ville
De Villette à Vincennes
de la Salette aux Cévennes
Du Mercou à Concorde
de Saint Cloud à Soudorgues
Des Mourèzes à Pigalle
de Lachaise à Lasalle
des Glycines à Belleville
je veux tracer un fil
Et doucement je rêve
que ma voix là-bas
comme une douce trêve
tu l’y entendras
Pari gagné..
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Murielle Holtz Lasalle, France
Murielle Holtz est autrice, compositrice et interprète.
Elle remporte en 2017 le Tremplin des Nuits du chat avec sa
symphonie en solo "Soliphonies". Elle sort l’année suivante un premier EP, SOULITUDE.
Elle est élue Lauréate des «Before 2019». En novembre 2020 elle sort son premier roman «Festin pour un fou». À l'automne 2021 elle sort "RHAPSODIE EN TRIDEM », neuf poèmes cousus d'or et de groove.
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